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Article Ouest-France Les Sables - Handicap, la ville est-elle assez accessible ?

26 Mai 2023

HANDICAP : La ville est-elle assez accessible ?

Membres de la commission intercommunale d'accessibilité, Nathalie Flamcourt et Catherine Sirot donnent des pistes d'amélioration pour les personnes handicapées et font part de leur expérience.

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Une personne valide ne remarquera pas ou très peu, les bornes à incendie dans sa ville. La plupart du temps, elle passera à côté sans même s'en apercevoir, c'est un danger potentiel : "Aux Sables d'Olonne, les trois quarts de ces bornes sont au milieu du trottoir. Je me les suis déjà prises deux fois."

Atteinte d'une rétinite pigmentaire, Nathalie flamcourt ne voit plus "que les silhouettes". Catherine Sirot, elle, ne peut marcher sur une trop longue distance, en raison de douleurs. Toutes deux sont membres de la commission intercommunale d'accessibilité, pour l'agglomération des Sables d'Olonne. L'une représente l'association Valentin Haüy, qui accompagne des personnes déficientes visuelles et l'autre l'APF France Handicap.

"Il y a les règles, mais aussi la qualité d'usage."

Elles participent à des réunions publiques, et une fois par trimestre, la commission se réunit pour un temps d'échanges. Elles le reconnaissent : la ville fait "beaucoup d'efforts" pour rendre les lieux publics plus accessibles. Depuis le 11 février 2005, une loi oblige les établissements récents du public (ERP) à être accessibles à tous les types de handicap. Sur ce point, "ça avance plutôt bien", reconnait Catherine Sirot.

Mais l'accessibilité, ce n'est pas que la mise aux normes des bâtiments : "Notre rôle, c'est aussi de signaler quand d'autres choses sont possibles." Catherine Sirot rappelle souvent qu'il y a "les règles mais aussi la qualité d'usage."

Par exemple, pour les établissements recevant du public, la norme c'est 2% minimum de places de stationnement réservées aux personnes à mobilité réduite (PMR). "Il en en faudrait plus, notamment parce qu'il y a beaucoup de personnes âgées". Elle aimerait aussi qu'il y ait "plus d'arrêts de bus accessibles."

"Il est facile d'aller sur le remblai en fauteuil roulant"

Il y a du positif. "Il est facile d'aller sur le remblai ou le port avec un fauteuil roulant, considère par exemple une adhérente de l'APF France Handicap, selon ses propos rapportés par Catherine Sirot. C'est une ville où je me sens libre, je peux aller presque partout."

Bien sûr, le regard n'est pas le même selon le handicap. Pour Nathalie Flamcourt, et les personnes atteintes de déficience visuelle, le port peut être un parcours du combattant : "D'un côté, il y a les tables, les pancartes des restaurateurs. De l'autre côté, j'ai peur de tomber dans le port, et il y a des poteaux au milieu."

Elle ne demande pas à ce que cela change : "Je comprends c'est un endroit touristique. Mais dans toute une vie, ça peut être épuisant."

"Des petits détails à changer"

Elle pense en revanche, que "des petits détails" pourraient faciliter son quotidien. Elle donne l'exemple d'Angers, une ville qui comporte de nombreuses bandes podotactiles, appliquées sur les trottoirs afin d'indiquer aux personnes malvoyantes la proximité d'un danger imminent. "Parfois, il suffirait d'un petit rebord pour arrêter la canne blanche."

Les deux femmes assurent être entendues par la collectivité sur leurs demandes : "On ne peut pas tout faire en un jour, mais j'y crois." Reconnaît Nathalie Flamcourt. Elles tiennent à rappeler que le plus important, pour elles, c'est leur autonomie. "On veut se noyer dans la masse, et pas dépendre d'une tierce personne pour avancer".

Une aide vocale pour les déficients visuels

"Pour moi, c'est un pas de géant". Selon Nathalie Flamcourt, la ville s'est engagée à vocaliser trois feux rouges, vers la fin du premier trimestre 2023 : celui de la gare, un autre près du lycée bleu et le dernier près du musée du Blockhaus hôpital. "On pourra actionner un bip, et le feu rouge indiquera si vous pouvez traverser ou non, et même dans quelle rue vous êtes." D'autres boîtiers ont été installés dans plusieurs arrêts de bus de la ville, où s'afficher le temps d'attente : "Ils vont pouvoir être vocalisés : il y a juste à les activer." Le même système de commande vocale a déjà été installé à l'entrée de l'hôtel de Ville.

Ouest-France – Lundi 22 mai 2023 – Clémence Simon